Lamahuana - Les aventures d'Elise et Hugues en Equateur

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5 - La Quilla Pacari

Depuis notre arrivée à San Francisco, c'est l'avalanche d'expériences, de découvertes, de rencontres, de discussions avec les touristes de passage, Pierrick et les habitants sur les différents projets. Mais pour cet article, nous allons nous concentrer sur notre lieu de vie, la « Quilla Pacari ».

 

C'est l'un des premiers projets porté par l'assocation Ahuana il y a presque 20 ans : La construction d'une maison communautaire, qui servirait de point d'appui pour les touristes désireux de découvrir la région du Chimborazo. Un lieu où l'on puisse manger, se reposer, rencontrer des gens et s'informer sur les activités touristiques locales : Randonnées, fêtes, musées... Depuis sa création, la Quilla Pacari a évolué, s'est agrandie, a amélioré les conditions d'accueil et le panel d'activités s'est étoffé, notamment via tous les projets soutenus dans les communautés voisines par Ahuana.

 

Il y a donc une volonté, parfois floue mais réelle, de donner une cohérence aux projets sur l'ensemble du territoire. Tout cela dans le but de partager la culture indigène locale et d'assurer une dignité de vie aux communautés, tant dans l'image que se font les métis et les blancs des indigènes que dans l'assurance d'un revenu régulier au service du développement. Nous y reviendrons dans de futurs articles pour vous présenter plus en détail les projets aboutis et en cours, et autant vous le dire, il y a du lourd !

 

Mais revenons en à nos lamas : Dès notre arrivée, c'est Léo, jeune et fringant étudiant en stage de fin d'étude avec Ahuana pour cinq mois, qui prend le temps de nous accueillir. C'est lui qui va nous faire visiter l'ensemble des lieux, et puisque cela fait presque deux semaines que nous y vivons, nous sommes en capacité de vous faire nous même la visite : Sans faire une liste exhaustive de l'ensemble des pièces, nous en avons choisis 4, un peu emblématiques, qui vous donneront une idée de l'âme et de l'ambiance de cette maison si particulière.

 

D'abord, la Mikuna Uku (salle commune) qui sert à tout : On y mange lorsque nous sommes nombreux, on y travaille aussi.. C'est dans cette salle que se trouve le téléphone, essentiel pour appeler divers services, notamment les taxis ou « camionetas » qui pourront nous déposer dans les villes voisines pour quelques dollars. Sont étalées sur le côté de nombreuses brochures à destination des curieux qui veulent en savoir plus sur les activités de la région : Il y en a pour tous les goûts, sports extrêmes, cultures, randonnées, plans des villes les plus proches et bien sûr les différents projets du territoires. Une grande étagère et une table proposent, dans le fond de la pièce, toute une panoplie de produits artisanaux locaux : Ponchos, gants, écharpes, bonnets, shigras (sac en fibres végétales), cartes postales, livres, figurines et bien sûr les fameuses confitures de la fabrique, située au rez de chaussée de la Quilla Pacari !

 

 

Ensuite, pièce essentielle pour le quotidien : La Yacuna Uku (cuisine). Micro onde, gazinière, matériel de cuisine, vaisselle pour 30 personnes, un frigo-congélateur, une grande table, quelques étagères pour ranger tout le reste, bref.. On a de quoi faire ! On y mange quand on est moins de huit à table, on y déjeune tous les matins. Quand il n'y a pas de touristes, le repas est un moment privilégié d'échange avec Piedad, la jeune salariée de la maison, pour parler espagnol, échanger sur nos cultures. On discute religion, société, politique, avec un espagnol encore approximatif. Piedad rigole beaucoup des tentatives de mimes par Hugues quand il ne troupe pas le mot en espagnol !

 

 

Enfin, la Shayuna Uku (salon). C'est là qu'on peut faire une petite sieste, lire un livre ou un journal tranquillement, voir même regarder un des 250 DVD quand les pluies empêchent toute mobilité. La petite bibliothèque contient de nombreux romans, mais aussi des ouvrages thématiques (politique, culture, sociétés, religions..) en français et en espagnol, trop peu en Quechua malheureusement... Mais c'est surtout là que le soir, se retrouvent toutes celles et ceux qui veulent passer un moment convivial. On y allume un feu de cheminée, on choisit un jeu de société et c'est partit pour de délicieux moments d'échanges ! 

 

Toutes ces pièces doivent constamment être présentables et utilisables par n'importe qui, n'importe quand. Nous y vivons un peu comme dans une grande colocation ouverte dont nous ne sommes pas les seuls à profiter. D'ailleurs, nous nous rendons compte qu'une partie de notre temps sera consacrée à aider la jeune salariée à tenir la maison et à accueillir correctement les différents groupes de touristes. Piedad travaille dans cette maison depuis seulement 3 semaines et, comme nous, elle prend ses marques.

D'ailleurs, depuis notre arrivée nous avons pu expérimenter directement l'accueil de touristes : Deux belges, un couple franco/colombien, une amie de Léo, d'autres volontaires DCC qui nous ont rejoint pour le week-end du carnaval et 4 quebecquoises. C'est toujours une joie de passer du temps à rencontrer, échanger et faire en sorte que ces personnes passent un bon séjour. Leurs motivations sont diverses, une véritable richesse !

 

Mais nous sentons déjà pointer dans vos esprits une question centrale : Où est ce qu'on peut dormir dans tout ça ? Dans les Panuna Uku (chambres) avec trois choix possibles :

  • Les chambres des « chosas », habitats traditionnels en brique de terre crue et toit végétal, avec tout le confort nécessaire : salle de bain et chambre pour couple avec clefs individuelles. Deux maisons sont disponibles à quelques mètres du bâtiment principal, avec chacune deux chambres de 2/3 personnes. Nous les avons testé lors des premiers jours, un vrai dépaysement !

 

  • Les trois dortoirs, avec des lits simples ou superposés, avec une capacité d'accueil totale de 20 personnes.

  • Il reste deux petites chambres meublées avec lit double, c'est dans l'une d'entre elles que nous sommes désormais installés. C'est beaucoup plus simple et pratique, on évite les incessants allers et retours entre la grande maison et les chosas.

 

Voilà un peu les détails de notre lieu de vie quotidien, il est désormais temps pour nous de profiter à fond du carnaval. Ici, les équatoriens n'ont pas à rougir des rigodons du Nord ou des Gilles de Binche belges, le carnaval est aussi une institution respectée, suivie et populaire !

Plus d'infos, dans le prochain article =)



04/03/2019
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