Lamahuana - Les aventures d'Elise et Hugues en Equateur

Lamahuana - Les aventures d'Elise et Hugues en Equateur

19 - Un nouveau départ

Bonjour à toutes et à tous !

 

C'est à 24h de prendre notre avion que nous prenons le temps de vous écrire une dernière fois. Au cœur d'une grande colocation de volontaires français à l'extrême nord de Quito, nous sommes accueillis pour passer sereinement ces dernières heures et découvrir une dernière réalité que nous n'avions pas beaucoup approché jusque là : la vie d'un quartier urbain, sensible, à 1h de bus du centre. La fondation Ecuasol, avec 6 salariés équatoriens et 6 volontaires français assure l'aide aux devoirs, la cantine, un suivi sanitaire et des activités diverses tous les jours de la semaine pour une soixantaine de jeunes du quartier et leurs parents. Une mission proche de ce que peux être un centre social en France.

 

Ces dernières semaines ont été pour nous l'occasion de faire un dernier tour du pays, passer du temps avec les personnes qui nous sont chères ici, pour les fêtes de fin d'année. Nous voulions vous partager quelques éléments de ces derniers instants de voyage, et surtout vous annoncer une nouvelle importante qui va bousculer notre retour. Bonne lecture !

 


 

 

En compagnie de Sandra, volontaire DCC à Quito, nos pas nous ont d'abord emmené dans le sud de l'Equateur, pour Noël, au sein de la communauté de Saraguro. Là bas, une autre volontaire DCC, Lucie, venait d'arriver pour une mission d'encadrement de service civique, c'était l'occasion de la rencontrer, d'échanger sur ses appréhensions, ses joies, ses questionnements de début de mission et lui témoigner à notre tour notre expérience. Dans cette zone du sud de la Sierra, les communautés ont conservé un grand attachement aux traditions ancestrales dont les fêtes, aujourd'hui, montrent un savant mélange entre temps forts chrétiens et coutumes pré hispaniques. Un petit exemple : les Wikis.

 

Durant ces 10 jours de fêtes continue, une dizaine d'hommes, dans l'ensemble de la paroisse, sont désignés pour être WIKI. Dès le début de décembre, ils doivent subir des cérémonies de purifications afin que leurs âmes, à la veille de la fête, puissent être enfermées dans une petite poupée accrochée à leur ceinture.

A partir de ce moment, leur esprit devient celui des WIKIS, serviteurs fourbes et mesquins, mais espiègles et jamais vraiment méchants, du diable. Ces hommes sont donc costumés et surtout, masqués. Personne ne doit les reconnaître et pendant 10 jours, ils ont tous les droits dans l'ensemble de la paroisse. Ils passent leur journée, et leurs nuits, à boire, voler des choses, embêter les gens (surtout les femmes...), chanter, danser, crier jusqu'au bout de leurs forces. On ne peut rien leur refuser, mais il est facile de négocier sa tranquillité contre une bière, un poème, quelques pièces ou tout autre cadeau improvisé.

 

Nous avons profité de quelques jours, entre deux épisodes de fêtes, pour découvrir les alentours, voir des cascades, et buller au bord des torrents..

 

 

 

Le 27 décembre, direction la côte pacifique à Canoa, petite bourgade proche de la cité de Puerto Viejo, bien connue pour son ambiance festive tout au long de l'année. C'est donc au soleil, en mangeant des fruits de mer pêchés dans les rochers, en nageant dans une mer à plus de 20°, en sirotant quelques cocktails ou en tombant dans le piège d'un certain alcool local et sûrement frelaté, que nous avons fêté l'anniversaire d'Hugues. Le temps passe si vite quand on ne fait que profiter..

 

 

 

Rapidement de retour à Riobamba pour profiter des fêtes du nouvel an, nous avons passé quelques heures à flâner dans les rues festives de la cité andine en compagnie d'Ana Paola, notre grande amie de l'alliance française, pour découvrir les traditions locales, notamment la construction de grands personnages en carton pâte qui représentent souvent des événements importants de l'année précédente ou des espoirs pour l'année qui vient. Nous avons aperçus de nombreuses fois des références au grand mouvement social d'Octobre, avec des statues de Lenin Moreno (président de l'Equateur), de Leonidas Iza (leader indigène) ou de représentants du FMI.

 

En ce qui concerne la circulation automobile, c'est difficile, à tous les ronds points et les carrefours, des groupes de jeunes hommes costumés en caricatures de femmes bloquent les voitures et assurent un spectacle dansant plus que tendancieux en échange de quelques piécettes.. Nous avons été rassuré en observant qu'en certains endroits, des jeunes femmes avaient osé se costumer en Homme pour assurer un autre spectacle, chose impossible il y a quelques années nous a assuré notre amie.

 

Quand vient minuit, ce sont toutes ces statues, plus ou moins grandes, qui sont brûlées au même moment, une impression d'incendie général dans toute la cité et les communautés alentours, et la fête continue jusqu'au bout de la nuit.

 

 

 

Le 3 janvier, après une diète bien méritée, nous avons eu enfin l'occasion de monter notre 2ème volcan avec Ana Paola. La lagune du Quilotoa s'est offerte à nos yeux pendant 6h de marche intense afin d'en faire le tour. Une randonnée exceptionnelle que nous conseillons à toutes celles et ceux qui viendraient un jour en Equateur.

 

Les derniers jours dans la province du Chimborazo ont été l'occasion de dire Adieu, ou au revoir, à certaines personnes, certains groupes qui ont été important pour nous. L'association des femmes de Palacio Real, la directiva de San Francisco, la famille de Paul et Johanna (les deux élèves de piano d'Hugues), les profs de l'alliance française, des jeunes volontaires allemands de Riobamba et d'autres encore. Des moments d'émotion, de bilans aussi, l'occasion de réaliser une dernière fois ce qu'on a vécu ici. Et puis, direction Quito pour 4 derniers jour avant notre avion afin de faire une dernière fête avec nos ami.e.s volontaires français qui travaillent dans la capitale. Un dîner par ci, une soirée par là, pour se dire au revoir, conserver les contacts, les mails ou les whatsapp afin de se retrouver au pays lors des retours de chacun, on se promet de revenir à Nantes, Toulouse, Bordeaux, Biarritz, Paris, Lille, Rennes ou Lyon pour boire des verres et se remémorer nos voyages respectifs.

 

Et c'est ainsi que se termine cette aventure.

 


 

 

A vous, toutes et tous, qui nous avez soutenus pour ce voyage, qui avez lu avec attention nos quelques articles, qui attendez peut être avec impatience notre retour, il est temps de vous annoncer une nouvelle importante.

 

Cela fait longtemps que nous échangeons sur notre retour, les projets que l'on souhaite mener, nos désirs, nos envies respectives. Et à la mi-novembre, nous avons pris la décision de nous séparer à notre retour en France. Nous souhaitons d'ors et déjà vous rassurer, cette décision a été discutée sereinement, dans la peine bien sûr, sur le moment, mais prise avec anticipation et donc bien vécue aujourd'hui. Nous avons souhaité terminer notre voyage ensemble, jusqu'au bout, et c'est toujours le cas au moment où nous écrivons ces quelques lignes.

 

Nous souhaitons donc vous partager ce que va signifier concrètement, pour chacun d'entre nous cette décision :

Elise va rentrer dans son Poitou natal pour passer quelques temps au 6, le Frêne afin de travailler un peu et prendre le temps de se choisir une nouvelle formation, ou d'autres projets, renouer avec le MRJC local, sa famille et ses amis.

Hugues va retourner sur Amiens, retrouver le MRJC, la pastorale de jeunes, enseigner à nouveau l'histoire géographie et surtout, s'engager dans la campagne des municipales amiénoise qui commence à battre son plein.

 

Nous aurons le plaisir de nous retrouver tous les deux en mars pour un week-end de bilan organisé par la DCC mais vous comprendrez aisément que l'organisation d'une soirée de retour commune est compromise. Hugues aura néanmoins la charge d'organiser, en février, une soirée témoignage et bilan de notre mission avec d'autres acteurs de la solidarité internationale sur Amiens.

 

Nous souhaitions vous remercier une dernière fois pour votre soutien actif pour ce voyage.

C'est avec joie et bonheur que nous nous vous retrouverons au gré de nos projets en France, pour vous conter directement autour d'un café ou d'une bonne bière, tous ces menus détails que nous n'avons pas pris le temps d'écrire.

 

Nous vous embrassons toutes et tous,

Fraternellement,

 

Hugues et Elise.



15/01/2020
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